La réunion de l’ICANN, organisme en charge de la gestion des noms de domaine sur Internet, s’est terminée le 18 juillet à Durban. Le programme d’extension des noms de domaine se poursuit. Les discussions sur les dossiers « .vin » et « .wine » ont été très vives. L’ICANN a donné un mois au secteur viticole et aux candidats pour s’entendre.
L’extension des noms de domaine soulève de vives inquiétudes dans le secteur du vin. Lors de la dernière réunion de l’ICANN à Pékin, le GAC (instance consultative au sein de l’ICANN dans laquelle siègent les gouvernements) avait décidé de surseoir à la décision d’attribuer des extensions sur plusieurs noms de domaines, dont le dossier « .wine » et « .vin ». A Durban, les discussions au sein du GAC sur ce dossier ont été très tendues entre les américains et les européens, deux conceptions radicalement opposées se sont affrontées. Au final, le GAC a réussi à déboucher sur un compromis : un délai de 30 jours est donné au secteur viticole et aux candidats pour s’entendre.
EFOW, la Fédération européenne des vins d’origine, se félicite que la décision d’extension des noms de domaine « .vin » et « .wine » ait été reportée. Elle regrette cependant que le délai d’un mois soit très court : « Nous avons informé les sociétés candidates aux extensions de notre souhait de trouver une solution et avons des propositions précises à leur faire. Ces propositions sont raisonnables et permettraient de concilier développement d’Internet et respect des appellations d’origine. Nous espérons que les candidats sont ouverts au dialogue et à la recherche d’une solution » a déclaré Riccardo RICCI CURBASTRO Président d’EFOW.
EFOW annonce que si elle n’a pas satisfaction « nous appellerons tous les opérateurs du secteur dans l’Union européenne à boycotter ces noms de domaine. L’Union européenne représente près de 65 % du marché mondial du vin ; un boycott massif remettrait en cause le modèle économique porté par les sociétés candidates à ces extensions. Il jetterait aussi le discrédit sur la politique conduite par les dirigeants de l’ICANN. Comme le droit nous y autorise, nous demanderons aussi aux tribunaux de radier tous les noms de domaine portant atteinte à la réputation de nos appellations d’origine. »
EFOW veut rester optimiste : « Nous mettrons tout notre poids dans la balance pour soutenir le ou les dossiers prévoyant des procédures assurant le respect des indications géographiques et pour en faire la promotion auprès des opérateurs ».